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34e édition des ROCKOMOTIVES de VENDÔME

(25/10 au 01/11/2025 – Vendôme / 41)

On aime retrouver ce chaleureux rendez-vous au milieu de l’automne, festival où l’absence d’espace VIP et les lieux à taille humaine n’empêchent pas d’accueillir des têtes d’affiches (Kompromat, Emily Loizeau, Molecule) parfois habituées des Rockos (Yann Tiersen, Odezenne). Avec cette année des reformations attendues (The Boo Radleys, Montgomery, Pneu), un focus sur Prohibited Records (NLF3, Prohibition…), des étoiles montantes à l’éclat bien réel (En Attendant Ana, Bryan’s Magic Tears, Candeur Cyclone…), une scène régionale fièrement propulsée par Figures Libres Records (Geysir, Mossaï Mossaï, Primevère, Stuffed Foxes…) et plein d’autres sur 8 jours de fête qui montent en puissance.

ARNAUD FOURNIER « 100 % Black Puzzle »

(17/10/2025 – Ici d’ailleurs / L’Autre Distribution)

Ce premier album emprunte son nom à son titre d’ouverture, écho du 100 % White Puzzle figurant sur le premier album de Hint, paru il y a tout juste 30 ans. Une formation singulière au croisement des styles (noise, expé, indie) avec sax et trompette s’immisçant au milieu des guitares et des drones électronique, duo toujours actif dont est issu Arnaud Fournier, qui vient par ailleurs de quitter La Phaze. Son complice de Hint Hervé Thomas compte d’ailleurs parmi les invités pour Shinny Ribirth premier titre enregistré depuis leurs albums de la fin des 90s, mais au casting figurent aussi Frédéric D. Oberland (Oiseaux-Tempêtes) sur le long duel amical de Miroirs, et Herman Düne sur le superbe single It’s the Leaving That’ll Kill You. Des ambiances souvent sombres mais traversées d’éclairs, ceux des rencontres ou des amitiés retrouvées…

PUTS MARIE « Pigeons, Politicians & Pinups at the End Time of Mankind  »

(26/09/2025 – Autoproduction / Inouïe Distribution)

Dans la pénombre de cette fin du monde, ou du moins de l’humanité, le groupe suisse mené par le charismatique Max Usata déploie lentement mais avec une intensité permanente ses histoires de marathonien pieds nus (Long Distance Runner), de colombophile sur les toits de NY (Bird Breeding Man), d’employés de bureau embourbés dans leur médiocrité et tentant de donner le change (A Con Man Goes Around) ou de trouver un sens (Ciccolina & the Clerks). Poursuivant sa trajectoire singulière, Puts Marie explore encore d’autres formes, la mélancolie jamais très loin, faisant surgir du sombre et du glauque une beauté sans pareille.

ZËRO « Never Ending Rodeo »

(19/09/2025 – Ici d’ailleurs / L’Autre Distribution)

Six ans après la sortie de Ain’t That Mayhem, le groupe lyonnais revient avec Never Ending Rodeo : un dérapage contrôlé à travers les frontières du post-punk, de la noise et du psyché. Eric Aldéa (guitare, voix), Franck Laurino (drums), Ivan Chiossone (persephone, synthés), et désormais Varou Jan (guitare, basse) n’ont rien perdu de leur tranchant. Les années passées sur scène avec Virginie Despentes et Béatrice Dalle, dans ces lectures sonores de Calaferte ou Pasolini, ont laissé des traces. Zëro s’empare désormais du son comme d’un langage scénique : les morceaux deviennent des séquences, des plans, des gestes. Chacun pourrait exploser, mais aucun ne le fait véritablement. Tout est dit, mais rien n’est clos. Un rodéo sans fin…

Festival HOP POP HOP 2025

(10e édition, 12-13/09/2025 à Orléans)

C’est en parcourant la liste des artistes programmés jusqu’à cette 10e édition qu’on mesure le travail effectué par l’équipe de l’Astrolabe pour proposer, hors les murs et dans le somptueux centre-ville d’Orléans, un large panel de découvertes. L’émergence d’abord, ce qui n’interdit pas cette année encore la présence de quelques valeurs sûres (Girls in Hawaii, Etienne de Crécy, Interzone, GaBLé, Soulist…), faisant parfois leur retour (Pneu, Totorro…), avec de jeunes pousses aux trajectoires déjà fulgurantes (Miki, Gildaa…), du hip hop pas comme les autres (Mairo, Diff-Men, Adés The Planet…), des incartades sur presque tous les continents (Aïta Mon Amour, Elise Bourn, Mitsune, Nectar Woode…), des sons comme on aime Outre-Manche (Deadletter, Knives, M(h)aol…) ou bien Outre-Quiévrain (Gros Cœur, Tukan…), et une scène locale tout aussi digne d’intérêt (Diane, Jasmine Not Jafar…). Encore un bel équipage pour un esquif aussi frêle qu’agile, et qui en marge des gros paquebots et des yachts tape-à-l’œil, sait garder le cap !

MICHEL CLOUP « La honte »

(23/07/2025 – Ici d’ailleurs / AlterK Distribution / L’Autre Distribution)

Premier extrait en forme de brûlot pour le prochain album du Toulousain remonté comme jamais, enregistré cette fois en trio avec ses complices de scène Manon Labry et Julien Rufié. Avec un programme simple pour cette période où la gorafisation du réel semble sans limite : rendre la honte à nouveau honteuse.

JUR single « Forte »

(10/07/2025 – CridaCompany / L’Autre Distribution)

Mené par la chanteuse d’origine espagnole qui lui a donné son nom, le groupe basé dans le Tarn annonce un album centré sur son village, Vaour. Peuplé de femmes qui, comme la jeune maman remise de la tumeur au cerveau qui avait failli l’emporter à l’époque de l’album Sangria, affrontent petites et grandes épreuves, avec force.

MELAINE DALIBERT & DAVID SYLVIAN « Vermilion Hours »

(27/06/2025 – Mind Travels – Ici d’Ailleurs / L’Autre Distribution)

David Sylvian avait déjà signé les visuels voire les mixages d’albums de Melaine Dalibert dont Musique pour le lever du jour, mais l’ex-Japan permet ici au pianiste de rejoindre la prestigieuse liste de ses collaborations musicales (où figurent Robert Fripp ou Ryuichi Sakamoto entre autres). Aux pièces du compositeur désormais habitué de la collection Mind Travels qui se déploient avec patience et finesse comme leur nom l’indique (la seconde est Arabesque), le Britannique offre un subtil écrin électronique, appliquant aux procédés d’écriture rationnels voire cliniques du Rennais une transformation paradoxalement très organique voire baroque. Pour un temps de contemplation qui agit comme une cure de jouvence…

THE YOUNG GODS « Appear Disappear »

(13/06/2025 – Two Gentlemen / Bigwax)

Le plus grand groupe Suisse est de retour, et après la superbe parenthèse In C (Terry Riley) ils voulaient « quelque chose de plus brut » affirme leur leader Franz Treichler. Alors avec ses complices Bernard Trontin et Cesare Pizzi (pionnier du sampling sur les premiers albums), il n’hésite pas à faire rugir la (vraie) guitare, parce qu’il « s’agit toujours de briser la formule ». L’album est à la fois très personnel pour Franz puisqu’il a été affecté par la disparition de son épouse, mais aussi très politique (déplorant la situation à Gaza ou la guerre des drones). Après l’énergie sombre de l’éponyme premier single Appear Disappear, on plongera dans les rythmiques entêtantes de Systemized, puis on retrouvera l’aisance habituelle des Helvètes pour faire quelques belles incursions en français (Hey amour, Mes yeux de tous), jouant habilement sur les mots quelle que soit la langue (Tu en ami du temps, Blue Me Away). Fêtant leurs 40 ans de carrière avec ce disque et une tournée dans toute l’Europe, les Gods ne sont manifestement pas prêts d’être Off the Radar.

BRIEG GUERVENO « Un noz a vo »

(16/05/2025 – ZRP / Kuroneko)

Les éventuels a priori sur l’idée d’un album de folk en Breton seront vite balayés à l’écoute de ce disque, qui parachève le virage entamé par l’artiste avec son précédent album. Dans sa langue paternelle, il évoque avec pudeur la tempête qui a soufflé sur sa vie (Ar Barr Avel), l’impression d’être « passé à côté » (Hebiou Din) n’empêchant nullement l’espoir, au contraire, pourvu qu’on ne craigne plus l’embrasement de son cœur (magnifique Kalon flamm) et  les pages qui se tournent ensuite. Nourri de lectures (Jón Kalman Stefánsson, Emily Brontë), ce disque enregistré au Pays Basque est le premier du Costarmoricain à parler d’amour, débarrassé de la peur de la perte (Piv ‘vin), tourné vers la nature, conscient que nous finirons en poussière (Poultrenn), remarquable de maîtrise et de sérénité.